L’univers d’Al-Qandûsî. Le calligraphe au miroir du Prophète

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L’univers d’Al-Qandûsî. Le calligraphe au miroir du Prophète
Francesco Chiabotti
Muhammad Ibn Abî al-Qâsim al-Qandûsî (m. 1861) est l’auteur d’une œuvre qui demeure, dans son ensemble, peu connue.
Né à Kenadsa (Algérie actuelle), il s’installa à Fès où il vit comme herboriste dans le souk et s’impliqua dans la vie du milieu des artisans de Fès.
Il fut un maître hors-commun, un « ravi en Dieu ». Si la majorité de ses traités sont aujourd’hui encore à l’état de manuscrit, une première recension de ces sources vient juste de commencer et a déjà permis de comprendre que l’originalité du style de ce calligraphe est due – selon le propos de l’auteur - à ses visions du Prophète.
Ses traités, dans lesquels il développe une doctrine cosmique de la « réalité muhammadienne » sont riches de planches décoratives, qui donnent une dimension visuelle à la présence prophétique, et de métaphores qui élèvent la calligraphie et l’art de l’écriture à une voie initiatique et de réalisation spirituelle.
Au cours de cette conférence, nous montrerons des images rares de l’œuvre d'Al-Qandûsî et lirons des passages extraits de ses livres.

Biographie
Francesco CHIABOTTI est maître de conférences en islamologie à l’INALCO.
Il a étudié l’allemand et la littérature allemande, puis la langue arabe, avant de rédiger une thèse sur la vie et l’œuvre du maître ‘Abd al-Karîm al-Qushayrî (m. 1072), une des figures majeures de l’histoire du soufisme.
Ses recherches portent sur la relation que le soufisme entretient avec les autres sciences islamiques, il interroge plus spécifiquement la relation du langage avec le cheminement spirituel et le rôle des maîtres soufis dans la diffusion et la compréhension des traditions prophétiques (hadith).
Il est actuellement membre du projet international ANR-DFG « PROPHET – Muhammad au miroir de sa communauté » qui tente de saisir la relation que les musulmans ont développé avec leur Prophète dans l’islam moderne et contemporain. Dans le cadre de ce projet, il étudie la figure d’al-Qandûsî, maître visionnaire et calligraphe, mort à Fès en 1861.